La brise légère et fraîche de cette saison d'automne me fait grelotter sur le banc froid de la cour.
N’ayant pas de chez moi, je reste ici tous les soirs en attendant la première cloche annonçant le premier cour de la journée. Tout ce qui m’appartient inclus mon manteau en laine troué, un vieux chandail et des pantalons trop court pour moi. Mais ne rien avoir ne me fait rien, parce que j’ai déjà l’amour de quelqu’un et l’amour c’est tout ce que j’ai besoin pour survivre.
Malgré le froid qui s’intensifie je réussis à m’endormir en boule jusqu’au son de mon réveille matin .
- Marie, que fais tu sur mon banc? dit une vois moqueuse.
Je regarde mon rebelle, celui dont je suis tombée amoureuse depuis mon arrivée à Sweet Amoris. Il me fait une remarque comme celle-ci tout les jours et cela réconforte mon cœur presque vide et triste.
Il s’assit prêt de moi et nous parlons, comme tous les matins. Nous n’allons jamais au premier cours, nous le passons ensemble. Castiel est ma seule famille.
- Castiel pourquoi es-tu le seul qui me parles?
Il ne me répond pas, il ne répond jamais à cette question.
- M’aimes-tu Castiel?
Je faillis m’étouffer. La question est sortie toute seule, depuis longtemps je voulais lui poser cette question mais je ne voulais pas le faire aujourd’hui… pendant un moment pareil!
J’évite le regard du rockeur, je ne pourrais pas supporter un non de sa part…
Par contre, il ne me répond même pas ; il se lève et ouvre la porte menant à l’intérieur de l’école. Mais avant d’entrer il se retourne et murmure un non presque impossible à distingué avec le vent qui circule entre les arbres, faisant vibré les feuilles de couleurs.
Je reste assise sur le banc, toujours froid, stupéfié. Je n’ai plus la force de bougé, mon cœur est vide, sans émotion. Le temps défile sous mes yeux, je vois le soleil qui descend au fur et à mesure sans vraiment le remarquer jusqu’à ce que je tombe d’épuisement sur les morceaux de bois qui me servent de maison.

≈≈≈
Je regarde le banc de Marie. Je ne sais plus si je dois pleurer ou cacher mes émotions.
Je m’avance tranquillement, et à chaque pas, les larmes finissent par couler.
Pourquoi m’a-t-elle abandonnée? Je l’aimais…
Je me mets à genou en jurant parce que je tremble. Je déteste me sentir faible.
C’est alors que je vois un tout petit bout de papier froissé placé sous une roche tout prêt du banc. Je lève la roche, je prends le papier et je le déplie.
«Castiel, sache que je t’ai toujours aimé et que je te remercie d’avoir toujours été là pour moi.
Mais savoir que tu ne m’aimais pas m’as fait perdre tout espoir en moi et mon cœur c’est éteint.
Par contre, je resterais toujours prêt de toi, comme tu l’as été avec moi.

Bisous,
Marie »

En me maudissant je regarde la lettre et j’étouffe un sanglot.
Si seulement, elle avait compris mon oui presque silencieux...